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Esprit-renard

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Esprit-renard
Description de cette image, également commentée ci-après
Esprit-renard prenant l'apparence d'une femme. Illustration de Sūshi Sawaki, tiré des Hyakkai zukan.
Créature
Autres noms húlíjīng (狐狸精), Hồ ly tinh (狐狸精), yōko (妖狐)
Groupe Créature de religion, Folklore populaire
Sous-groupe Animaux fantastiques, Thérianthrope
Caractéristiques Renard, Métamorphose, Séduction, Démon, Feu-follets
Habitat Champs, Palais impériaux
Proches Renard à neuf queues, Lycanthrope, Bake-danuki
Origines
Origines Mythologie chinoise
Région Drapeau de la République populaire de Chine Chine
Drapeau du Japon Japon
Drapeau de la Corée du Sud Corée du Sud
Drapeau de la République socialiste du Viêt Nam Viêt Nam
Première mention Le Shanhaijing (山海經)

L’esprit-renard est une créature légendaire récurrente dans la mythologie, la littérature et le folklore de la sphère culturelle des pays d'Asie de l’Est. Originaire de Chine où il est nommé húlíjīng (狐狸精), il s’est répendu dans d’autres contrés, notamment au Viêt Nam sous le nom de Hồ ly tinh (狐狸精), ainsi qu’au Japon sous le nom de yōko (妖狐?)

Les esprits-renards sont caractérisés comme des renards dotés de pouvoirs magiques comme la métamorphose, la possession ou encore la création d’illusions. Dans de nombreux récits, lorsqu’un esprit-renard atteint une centaine d’années, il acquière des pouvoirs magiques, qu'il accumule au cours de siècles qui passent, jusqu’à devenir un renard à neuf queues au bout de mille ans de vie. Très présent dans la littérature et le folklore populaire depuis des sciècles, c’est par l’intermédiaire de la culture populaire japonaise notamment, que les esprits-renards sont devenus des symboles de la fantaisy asiatique dans le monde, où ils sont souvent improprement désignés sous l’appellation de « kitsune ».

Dans la mythologie[modifier | modifier le code]

Le renard à neuf queues dans le Shanhaijing

Dans la mythologie chinoise, on croit que toutes les choses sont capables d'acquérir des formes humaines, des pouvoirs magiques et l'immortalité, à condition que la Lune et le Soleil leur fournissent suffisamment d'énergie, sous certaines formes, comme le souffle ou l'essence de l’homme.

Les esprits des renards que l’on rencontre dans les contes et légendes sont généralement des femmes qui apparaissent comme jeunes et belles. Dans la mythologie chinoise, un des esprits de renard qui avaient la plus mauvaise réputation était Daji (妲己), dépeinte dans le roman Ming L'Investiture des dieux (Fēngshén yǎnyì). Il s’agit de la fille d'un général, fort belle, qui a été mariée de force au cruel tyran Zhou Xin (纣辛). L’esprit d’un renard à neuf queues qui a été au service de la déesse Nüwa, que Zhou Xin avait offensée, prend possession du corps de l’épouse, en expulsant l'âme véritable de Daji. Avec son nouveau mari l'esprit, sous les traits de Daji, imagine toutes les cruautés possibles et invente de nombreuses façons de torturer, par exemple forcer les fonctionnaires intègres à saisir des piliers métalliques portés au rouge[1]. De telles cruautés conduisent à la révolte de nombreuses personnes, y compris d’anciens généraux de Zhou Xin eux-mêmes, révoltés et ont lutté contre la dynastie Shang, celle de Zhou Xin. Finalement, le roi Wen de Zhou, un des vassaux de Shang, fonde une nouvelle dynastie nommée d'après son pays. L'esprit du renard qui se trouvait dans le corps de Daji est chassé par la suite par Jiang Ziya (姜子牙), le premier chef de gouvernement de la dynastie Zhou, et son esprit condamné par Nüwa elle-même pour son excessive cruauté.

De façon générale, les esprits-renards étaient considérés comme dangereux, mais certains récits dans le Liaozhai Zhiyi de Pu Songling nous montrent des histoires d'amour entre un jeune homme et un renard qui a pris les traits d’une jolie fille.

L'esprit-renard a été également utilisé comme un facteur explicatif dans l'incidence des attaques du Koro, une psychose ethnique que l’on trouve dans le sud de la Chine et en Malaisie en particulier[2].

On fait mention de l'esprit-renard dans le bouddhisme chan chinois. Linji Yixuan (d.866) a dit : « Les moines jeunes et insuffisamment mûris, ne comprenant pas cela, croient à ces esprits-renards… » Les « esprits-renards » dans ce cas sont des voix qui parlent de cette manière ou un dharma. Ils sont perçus comme des influences malveillantes qui conduisent les égarés naïfs[3].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Fox-spirit Daji invents the Paoluo torture
  2. Cheng, S. T. « A critical review of Chinese Koro ». Culture, Medicine and Psychiatry 20(1), p. 67-82 (1996).
  3. The Record of Linji, Honolulu, 2008, p. 218.

Annexes[modifier | modifier le code]

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Articles connexes[modifier | modifier le code]

Lien externe[modifier | modifier le code]