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Grue à cou noir

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Grus nigricollis

La Grue à cou noir ou grue à col noir (Grus nigricollis) est une espèce de grues. Avec une population en déclin estimée à 900 individus essentiellement au Tibet[1], l'espèce menacée représente la moins bien connue et la cinquième la plus rare des grues.

Son plumage est blanc-grisâtre à l'exception de la tête, du cou et des grandes plumes des ailes qui sont noires, d'où l'épithète « à cou noir » (nigricollis). Elle atteint de 115 à 120 cm. L'arrière de l'œil porte une marque blanche. Sur le dessus de la tête, la peau est nue, de couleur rouge vermillon. La queue est gris foncé, les pattes noires. Le bec est brun corne avec une pointe jaune.

Grâce à son sternum en boîte creuse, elle fait résonner son chant haut perché, même en vol.

Grue à cou noir dans le Parc national du Pota tso au Yunnan

Distribution et habitat[modifier | modifier le code]

Elle est la seule grue au monde à habiter en altitude, jusqu'à 5 000 mètres. On la trouve sur le plateau tibétain ainsi que dans le Ladakh avoisinant. En période de reproduction, elles se concentrent dans les marais ou en bordure des lacs d'altitude. Dans leur nid en plate-forme, mâle et femelle se relaient pendant le premier mois sur leurs deux œufs. Elle est officiellement protégée en Chine, en Inde et au Bhoutan. Elle a disparu du Vietnam[2].

Régime alimentaire[modifier | modifier le code]

Elle se nourrit de petits poissons, de grenouilles, d'insectes, de vers d'eau, mais aussi de graines, de pousses et de plantes aquatiques.

Dans le bouddhisme tibétain[modifier | modifier le code]

La grue à col noir est considérée comme un « oiseau spirituel » dans le bouddhisme tibétain[3].

La grue blanche aurait inspiré au 6e dalaï-lama[4] un message poétique annonçant son retour : « Oiseau blanc (grue blanche) prête-moi tes ailes, Je n'irai pas loin. Ayant fait le tour de Litang Je reviendrai bientôt »[5].

Parasites[modifier | modifier le code]

Comme tous les oiseaux sauvages, les grues à cou noir possèdent de nombreux parasites. Les études parasitologiques modernes sont réalisées avec des moyens non invasifs, c'est-à-dire sans blesser ni tuer. Une étude de 2024, basée sur le métabarcoding des fientes des oiseaux, a révélé que les grues à cou noir de la Réserve naturelle nationale de grues à cou noir de Dashanbao, en Chine, abritaient au moins huit espèces d'helminthes et trois de protozoaires parasites, et étaient porteuses d'amibes libres [6].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Chine 2015/2016 Petit Futé
  2. (en) Tibetan crane's winter habitat under threat from Indian hydroelectric project 27 août 2015
  3. Vishal Gulati, Mining in Tibet poses threat to black-necked cranes, 1er août 2017
  4. (en) Robert Dompnier, Bhutan: Kingdom of the Dragon, Local Colour Limited, 2000, p. 15 : "Ornithologists can observe species such as the famous black-necked cranes that inspired the 6th Dalai Lama, Tshanyang Gyatso, in the 17th century. Leaving Tibet for the winter, these majestic birds take refuge in the Bumdeling and Phobjika valleys."
  5. Alexandra David-Néel, Textes tibétains inédits, Éditions Pygmalion, 1977, p. 96, (poésie attribuée à Tsangyang Gyatso).
  6. Mengshi Yu, Wenhao Li, Xin He, Guiwen He, Yonfang Yao, Yuanjian Wang, Mingcui Shao, Tingsong Xiong, Huailiang Xu et Junsong Zhao, « Metabarcoding of protozoa and helminth in black-necked cranes: a high prevalence of parasites and free-living amoebae », Parasite, vol. 31,‎ , p. 28 (ISSN 1776-1042, PMID 38819296, PMCID 11141520, DOI 10.1051/parasite/2024028) Accès libre

Références externes[modifier | modifier le code]

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